Nouveau pays, nouvelles ambiances

Publié le par Virginie et Manu

   Le Nicaragua...voila un pays ou nous n'aurions jamais pense un jour mettre les pieds, un endroit associe vaguement au cafe et a la revolution sandiniste, sans trop savoir vraiment. Et pourtant, nous y sommes...


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   Le premier contact est etrange...car nous arrivons a Managua, et voila bien une capitale sans queue ni tete, qui nous a laissee un peu interloques : une grande péripherie qui n'aurait pas de centre, autour de grandes avenues encombrées de publicités, de la petite affiche au grand panneau, un endroit ou un terrain vague succede sans crier gare a un centre commercial ou a un hotel en forme de pyramide azteque.


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Et puis, il y a la "zone de monuments" : la tombe de Fonseca (confondateur du Front Sandiniste de Libération Nationale, actuellement au pouvoir) borde la grande place, vide, ou trône la cathédrale, restée branlante depuis un tremblement de terre en 1972. Le temps semble s'etre figé, d'ailleurs l'horloge ne tourne plus. Seules d' immenses affiches roses agrementées de quelques fleurs donnent un peu de vie a la scene, le visage de Daniel Ortega (le president) appellant a un Nicaragua " chretien, socialiste et solidaire" (cherchez l'erreur). Un peu plus loin, au bord du lac, quelques gargottes vides attendent des visiteurs. 

  Ajoutez a cette ambiance que nous sommes en pleine saison des pluies. Le ciel crache des torrents d'eau. Dans le Nord et l'Ouest du pays, des routes sont coupées et des milliers de personnes delogées.

   Nos deux premiers jours au Nicaragua sont donc assez dépaysants, et une fois que nous avons notre visa pour Cuba (super facile, 15 dollars et 5 minutes, avec, en prime, plein de copies de discours de Fidel. Chic.), nous quittons la capitale pour Leon, une des principales villes coloniales du pays (avec Granada) et berceau du sandinisme. 


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   Nous découvrons la ville entre deux averses, le ciel nous tombe vraiment sur la tete. Et nous partons a la decouverte de l'Histoire Nicaraguayenne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non loin de l'imposante cathédrale du centre, nous entrons dans une petite piece ou sont exposées les photos de jeunes sandinistes morts pour leur idéal, pour un pays réellement libre et indépendant de l'encombrant voisin étasunien, pret a tout pour préserver ses intérets dans la region, comme mettre un pays a feu et a sang. Deux femmes, deux meres qui ont perdu leurs enfants dans la lutte, sont la et nous racontent les années 70 a Leon : les cellules de resistance, leurs maisons "de securité" qui servaient de planque ou de lieu de reunion pour les révolutionnaires, les rafles de la guarde civile somoziste, leurs efforts pour libérer leurs enfants arretés. elles nous parlent de la victoire de 79, puis de la "contre revolution" armée par les américains. Puis elles nous détaillent ce que sont pour elles les bienfaits du gouvernement d'Ortega, enfin "tourné vers le peuple", et se rappellent avec rancoeur de l'ancienne présidente Violeta de Chamorro, prete a les voir mourir de leur greve de la faim plutot que d'augmenter leur s maigres pensions, encore plus maigres que celles des veuves de la Guarde Civile. Dans leurs yeux, leurs rides et leurs sourires, il y a un mélange de souffrances passées, de sérénité et de lucidité, qui incite au respect.


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   Un rue plus loin, on fait quelques pas dans le passé, dans la maison de Ruben Dario, sorte de Pouchkine de la littérature latino-américaine.

 

   "Juventud divino tesoro

     Te fuiste para no volver

     Cuando quiero llorar no lloro

Y a veces lloro sin querer"

 

   Et un jour plus tard... nous sommes aux Caraibes, de nouveau. Nous survolons les grands espaces verts et presques vierges du pays, dans un avion surement pas aux normes de sécurité, pour arriver aux Corn Islands, anciennes iles de pirates, lieu de passage de la drogue et surtout paradis sur terre.

 

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Nous avons l'impression d'avoir de nouveau changé de pays. Les habitants sont noirs ou métissés indigenes, ils parlent l'espagnol, mais aussi un anglais créole a l'accent vaguement australien et le miskito, la langue des indiens. Ici, pa s de cumbia, ni de salsa, encore moins de merengue, peut etre un peu de reggaeton, mais surtout du reggae, de la soca et même de la country music de cowboys.

   Nous passons d'abord deux jours sur la grand île. Nous campons a la ferme, chez "Peter Tosh" et sa longue barbe bien taillée carré, entourés de vaches, de poules et autre dindon. Mais a 50 metres de la, il y a la mer tiede et turquoise, et une plage de sable blanc qui semble n'être qu'a nous.

   Arrivés sur la petite île, il ne nous reste plus qu'a jeter nos affaires dans une cabane sur la plage, et vivre au rythme lent et incroyablement tranquille de l'île.

 

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Pas de voitures, d'ailleurs il n'y a pas de routes, l'íle fait 7 kilometres carre. Le soleil se leve a 5h et se couche a 17h. On se réduit a nos besoins basiques, et puis on se baigne, on lit, on écoute de la musique, on dessine, on va même pêcher une fois sur une coque de noix au soleil couchant. On est bien.

 

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   Nous sommes restés une semaine, entouré d'une petite bande de touristes (israéliens, francais, espagnols, americains, nicaraguayens, suisses...). Nous étions au Nicaragua, mais nous aurions pu aussi bien être sur n'importe quelle autre île perdue des Caraibes.

 

 

  


Publié dans Nicaragua

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